Remboursement de l'assurance prêt immobilier

L'assurance emprunteur offre une protection financière en cas d'incapacité de remboursement due à des événements tels que le décès, l'invalidité ou la perte d'emploi. Cependant, une fois le prêt remboursé, il est légitime de se demander comment obtenir son remboursement. Découvrez les réponses à vos questions dans cet article.

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Les bases de l'assurance emprunteur et son contexte

L'assurance emprunteur constitue un pilier essentiel lors de la souscription d'un prêt immobilier. Son rôle fondamental est de protéger l'emprunteur et sa famille en garantissant le remboursement du prêt dans des situations telles que le décès, l'invalidité ou la perte d'emploi.

La délégation d'assurance de prêt immobilier offre à l'emprunteur la possibilité de choisir librement l'assurance qui accompagnera son prêt, contrairement à la proposition d'assurance émise par la banque prêteuse. Cette option, permise notamment par la loi Lemoine, confère aux emprunteurs une plus grande liberté de choix, favorisant ainsi une meilleure adéquation entre les besoins spécifiques de l'emprunteur et les garanties proposées.

La loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022, a apporté des changements significatifs dans le paysage de l'assurance emprunteur. Elle a notamment instauré le droit de résilier son assurance emprunteur à tout moment, sans frais, pour les particuliers ayant souscrit un crédit immobilier à usage d'habitation ou mixte. De plus, cette loi a renforcé les droits des emprunteurs en introduisant le droit à l'oubli et en limitant la sollicitation d'informations relatives à l'état de santé de l'assuré pour certains contrats.

Pourquoi les emprunteurs bénéficient-ils du droit au remboursement de l'assurance prêt immobilier ?

Dans les années 1990, le secteur de l'assurance emprunteur était marqué par des difficultés d'estimation des risques et des tarifs lors du montage financier des contrats, que ce soit pour un crédit immobilier ou à la consommation. Face à ces défis, les pouvoirs publics avaient autorisé la surfacturation des contrats, ce qui garantissait une couverture parfaite des risques. Cependant, cette pratique avait des répercussions sur les primes réclamées aux emprunteurs, qui étaient automatiquement majorées.

Malgré la majoration des primes, la totalité de celles-ci n'était pas utilisée pour dédommager les sinistres. En vertu de la loi, à la fin de chaque année civile, les assureurs étaient tenus de reverser aux souscripteurs une partie des primes versées si leur contrat s'avérait finalement bénéficiaire. Le montant à rembourser était calculé comme la différence entre le capital engrangé et les montants déboursés pour la couverture des risques effectivement survenus, en déduisant les dépenses administratives engagées par l'assureur pour sa gestion.

Ce remboursement pouvait être effectué soit par l'intermédiaire des banques prêteuses, soit directement aux assurés. Cependant, malgré les dispositions légales, la redistribution des bénéfices de l'assurance de prêt immobilier n'a jamais eu lieu. Les assureurs ont plutôt reversé une partie des bénéfices tirés du placement des primes aux établissements de crédit, qui ont conservé l'argent.

L'introduction de la loi Lemoine en 2022 a marqué un tournant dans le domaine de l'assurance emprunteur. Cette loi impose aux compagnies d'assurances d'être plus justes et transparentes. Ainsi, elles ont le devoir de rappeler chaque année aux assurés leurs droits, notamment la possibilité de changer d'assurance emprunteur à tout moment pour réduire le montant des cotisations et de demander le remboursement des bénéfices de l'assurance prêt.

À qui s'adresse le remboursement de l'assurance de prêt ?

Le remboursement de l'assurance de prêt s'adresse à certains détenteurs de crédit, et trois conditions sont requises pour être éligible au remboursement. 

Pour commencer, le crédit immobilier doit avoir été contracté entre 1996 et 2005, puisque cette période correspond à celle où les contrats d'assurance emprunteur étaient soumis à une surfacturation, engendrant des surprimes d’assurance emprunteur

De plus, l'emprunteur doit avoir terminé de rembourser son crédit depuis moins de 2 ans. Cette exigence vise à s'assurer que le remboursement intervient dans un délai raisonnable après la fin du prêt.

Pour finir, le souscripteur ne doit pas avoir bénéficié d'un remboursement à la suite d'un sinistre. Cela signifie que l'emprunteur n'a pas fait jouer son assurance pour indemniser un quelconque événement couvert pendant la durée du prêt.

Si ces trois conditions sont remplies, l'emprunteur peut prétendre au remboursement de l'assurance de prêt. 

Comment est calculé le montant du remboursement ?

Le montant du remboursement de l'assurance de prêt pour les emprunteurs ayant signé leur contrat entre 1996 et 2005 est calculé en fonction de divers facteurs, notamment le montant du capital emprunté et la durée du prêt.

Dans le cas spécifique où le contrat de prêt immobilier a été signé entre 1996 et 2005, il est estimé que les emprunteurs peuvent espérer récupérer jusqu'à 3 000 euros. Cette estimation est basée sur un capital emprunté de 200 000 euros, remboursable sur une période de 20 ans.

Le calcul du montant exact du remboursement peut varier en fonction de différents éléments, tels que les taux de prime appliqués, les conditions spécifiques du contrat d'assurance et les pratiques de remboursement de chaque compagnie d'assurance.

Les démarches pour percevoir le remboursement de l'assurance de prêt

Les démarches à suivre pour une action individuelle

Engager une action individuelle pour obtenir le remboursement de l'assurance de prêt peut s'avérer difficile et peu fructueux. En effet, cette démarche requiert souvent beaucoup de temps et d'argent, notamment pour financer les honoraires d'un avocat. De plus, il peut être ardu pour les particuliers d'obtenir les informations nécessaires sur les bilans des compagnies d'assurances pour étayer leur demande.

Les démarches à suivre pour une action collective

Face aux défis rencontrés dans le cadre d'une action individuelle, les associations de consommateurs, telles que l'UFC-Que Choisir, recommandent souvent une action de groupe pour obtenir des résultats probants. La loi Hamon autorise en effet les actions collectives en justice, permettant ainsi aux consommateurs de se regrouper pour défendre leurs intérêts.

Pour engager une action collective, un nombre significatif de plaignants est requis, généralement fixé à un minimum de 100 000. Ce regroupement de consommateurs renforce leur poids face aux compagnies d'assurances et augmente les chances de succès de la démarche.

Que prévoit la loi sur ce sujet ?

La loi sur le remboursement de l'assurance de prêt prévoit plusieurs dispositions importantes pour protéger les droits des emprunteurs. L'article L 331-3 du Code des assurances est particulièrement significatif à cet égard, stipulant que les entreprises d'assurance « doivent faire participer les assurés aux bénéfices techniques et financiers qu'elles réalisent ». En d'autres termes, cela signifie que les compagnies d'assurance sont tenues de redistribuer une partie des bénéfices réalisés grâce aux primes d'assurance aux souscripteurs.

Combien de temps faut-il pour obtenir un remboursement ?

Le délai nécessaire pour obtenir un remboursement de l'assurance de prêt peut varier en fonction de plusieurs facteurs, notamment la complexité du dossier, le nombre de demandes en attente de traitement et les procédures spécifiques de la compagnie d'assurance.

Dans le cas d'une démarche individuelle, le processus peut être long et fastidieux. Il faut souvent compter plusieurs mois voire même des années avant d'obtenir une décision finale, notamment si l'affaire nécessite un recours judiciaire.

En revanche, dans le cadre d'une action collective, le délai peut être réduit, car le regroupement de plusieurs plaignants permet de renforcer la force de négociation et de pression sur la compagnie d'assurance. Cependant, même dans ce cas, le délai peut être relativement long en raison des procédures légales et administratives à suivre.

Il est donc recommandé aux emprunteurs qui souhaitent obtenir un remboursement de leur assurance de prêt de se renseigner auprès de leur compagnie d'assurance ou de consulter des professionnels du droit pour estimer le délai prévisible dans leur situation spécifique.

Que faire si votre demande de remboursement est refusée ?

Si votre demande de remboursement de l'assurance de prêt est refusée, il existe plusieurs actions que vous pouvez entreprendre pour défendre vos droits et trouver une solution alternative.

En premier lieu, vous pouvez faire appel à la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) ou au médiateur de la banque en leur envoyant votre demande de remboursement. Ces instances sont chargées de veiller au respect des droits des consommateurs et peuvent vous aider à régler un litige avec votre compagnie d'assurance ou votre banque.

Si votre demande de remboursement est refusée, il peut être judicieux d'envisager de changer d'assurance de prêt immobilier pour une assurance plus avantageuse. La loi Bourquin vous permet de résilier votre assurance emprunteur chaque année à la date d'anniversaire de votre contrat, et ce, pour souscrire une nouvelle assurance proposant des conditions plus avantageuses, notamment en termes de tarifs et de garanties. Il est donc recommandé de réaliser une simulation d'assurance emprunteur pour comparer les offres disponibles sur le marché et trouver celle qui correspond le mieux à vos besoins.

En cherchant une nouvelle assurance emprunteur, veillez à trouver une offre avec un taux d'assurance de prêt immobilier plus intéressant. Comparez les différentes propositions pour identifier celle qui vous permettra de réaliser des économies tout en bénéficiant d'une couverture adaptée à votre profil et à votre projet immobilier.

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